Décollage en Fouga

Lors d’un voyage à Alberta (Canada), j’ai découvert dans un journal local qu’une société essayait de mettre en place des vols en avion de chasse dans la région, avec passages au-dessus du lac Moraine. Cet effort choquait les habitants, tout comme il m’a choqué. Pour ceux qui ne connaissent pas cet endroit, ce lac cristallin est une merveile à contempler. Il est surplombé par les sommets coiffés de neige du mont Wenkchemna, dont 914 mètres de parois verticales ferment son rivage oriental. A une époque, ce paysage spectaculaire figurait même au dos du billet canadien de 20 dollars ! Ce lac n’a pas été créé par la moraine ou les débris d’un glacier comme son nom pourrait le laisser supposer, mais par un vaste glissement de rochers du mont Babel. Son étonnante couleur bleu irridescent est due aux fines particules du till glaciaire, qui s’écoulent dans le lac en été lors de la fonte des glaciers en altitude. Ces particules absorbent les couleurs du spectre visible à l’exception du bleu qui, lui, est réfléchi. Ce magnifique lac aux eaux turquoise miroitantes est appelé le « joyau des Rocheuses ». Toute la zone du lac fait partie du Banff National Park, le premier des parcs nationaux canadiens, créé en 1885. Cet endroit est idéal pour observer une grande variété d’espèces sauvages, dont l’ours noir et le grizzly, le mouflon d’Amérique, la chèvre de montagne, le wapiti et l’orignal. De nombreuses pistes de randonnée partent du lac Moraine pour quadriller les montagnes environnantes. L’une d’elles s’élève à plus de 700 mètres au-dessus du lac – une des plus hautes altitudes pour un sentier de randonnée dans les Rocheuses canadiennes. Le lac Moiraine ne se trouve qu’à 15 kilomètres de son voisin plus connu, le lac Louise, mais il est beaucoup moins fréquenté. Un pavillon réputé pour son architecture se trouve sur ses rivages, cette construction à colombages est dotée de vastes baies qui permettent d’admirer le lac et les montagnes environnantes. Il est impossible de ne pas être séduit par cet espace naturel, qui offre en outre la possibilité de faire du canoë, des excursions, d’observer la nature et de pratiquer l’escalade. Il me semble qu’un avion de chasse n’a absolument rien à faire en un tel endroit, et gâcherait grandement sa beauté naturelle ! Même si le projet n’en est qu’aux rumeurs, je pense qu’une telle absurdité n’aurait même pas été envisageable en France. Et je suis heureux de constater que notre pays prenne un plus soin de son patrimoine environnemental. Si je suis loin d’apprécier toutes les restrictions qu’on trouve en France (notamment, en matière de création d’entreprise), j’apprécie tout de même que ces vols soient davantage réglementés et cadrés. Pour tout savoir sur le vol en Fouga Magister, suivez le lien.