Jésus le blond ?

Le Christ Pantocrator de la cathédrale de Cefalù, en Italie. Une représentation bien loin de la réalité, selon les scientifiques.Le Christ Pantocrator de la cathédrale de Cefalù, en Italie. Une représentation bien loin de la réalité, selon les scientifiques.

La prison de Kilmainham

La semaine dernière, j’ai fait un joli voyage de groupe en Irlande, où nous avons passé deux jours à Dublin. Evidemment, nous avons fait la tournée de ses pubs, mais ce qui m’a le plus marqué lors de ce bref séjour, ça a été la visite de la prison de Kilmainham. Du coup, c’est elle que je vais vous présenter, plutôt que les traditionnels pubs irlandais (dont je ne me souviens d’ailleurs plus trop, la Guinness ayant tendance, après deux pintes, à brouiller les souvenirs). Si elle a fermée en 1924, elle reste aujourd’hui encore plus célèbre prison de Dublin. C’est devenu un mémorial, mais en la visitant, on y ressent toujours une atmosphère glacée et sinistre qui donne la chair de poule. Il faut dire que si les fantômes existent, cette prison doit en avoir quelques-uns. Nombre d’hommes et de femmes qui se sont illustrés dans le combat pour l’indépendance irlandaise y furent en effet détenus, parfois même exécutés. Longtemps auparavant, il existait une première prison à Kilmainham, dans un secteur connu sous le nom de « route du gibet ». Mais, durant les années 1780, elle était en si mauvais état qu’il fut décidé d’en édifier une nouvelle à proximité. L’un des artisans de cette initiative fut un certain Edward Newenham, que ses dettes devaient envoyer derrière les murs qu’il avait contribué à bâtir. Ô douce ironie. La nouvelle prison comptait 52 cellules. Après l’insurrection avortée de 1798, elle eut pour hôtes des prisonniers politiques aussi bien que des criminels de droit commun. Au début des années 1860, la prison fut modernisée et agrandie. On la dota d’un mur d’enceinte plus haut et d’un hall plus vaste. Il s’agit de la prison que l’on voit aujourd’hui, avec ses cellules et ses cours de promenade. En 1803, quand le soulèvement de Robert Emmet contre les Anglais échoua, lui et 200 de ses fidèles furent emprisonnés à Kilmainham. Ce fut là qu’il passa sa dernière nuit, avant d’être pendu et décapité devant l’église Sainte-Catherine. On peut voir dans la prison le billot de boucher sur lequel sa tête fut tranchée (et qui se trouve désormais, de façon assez incongrue, nanti de pieds de piano). La cellule dans laquelle Charles Stewart Parnell, figure de proue du nationalisme au XIXe siècle, se morfondit durant sept mois n’a pas bougé. Pas plus que la « cour du casseur de pierres » où, en 1916, furent exécutés quatorze meneurs du soulèvement de Pâques. En 1923, le célèbre Eamon de Valera fut aussi emprisonné dans Kilmainham, juste avant la fermeture définitive de ses portes. Si vous visitez un jour Dublin, ne manquez pas d’y faire un tour. C’est vraiment un site qui dégage une atmosphère particulière. Et si vous cherchez un organisateur de voyage de groupe en Irlande, je vous mets un lien vers celui par lequel nous sommes passés. Nous avons eu droit à une organisation aux petits oignons, et c’est plutôt rare, dans le domaine.

voyage groupe irlande

De Villiers dit sa vérité

L’homme politique désormais retiré du jeu Philippe de Villiers sort un livre, édité chez Albin Michel, et intitulé « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu ». Il d’agit de dénoncer la « haute trahison des élites mondialisées ». C’est curieux, une fois qu’ils n’ont plus rien à perdre en termes d’image et de carrière, beaucoup d’hommes politiques balancent « leur » vérité. Nous aurions aimé entendre cela pendant qu’il était aux affaires. Mais nous ne sommes pas naïfs. Faudra-t-il donc attendre que tous nos gouvernants approchent de la fin – de carrière ou de vie – pour que les langues de bois se délient ?

Pour Sarko, encore plus d’efforts

Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a affirmé ce dimanche qu’il voulait «l’alternance aux régionales». «Après, on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit», a-t-il ajouté lors d’un meeting de soutien dans le Val-de-Marne à Valérie Pécresse, candidate de son parti à la présidence de l’Ile-de-France au scrutin de décembre. «Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder», a lancé l’ex-chef de l’État devant environ 4.000 personnes rassemblées au Pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne, où il a été chaleureusement applaudi. Au premier rang avaient pris place, outre Valérie Pécresse, les principaux ténors de la droite et du centre: les anciens premiers ministres Alain Juppé et François Fillon, l’ancien ministre Bruno Le Maire, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez. «La réforme sera digérée par nos administrations. La gravité de la situation est telle que nous allons devoir faire un effort d’une ampleur inégalée. En 1958, le général De Gaulle s’est retouvé dans une situation où il fallait réinventer des institutions, réinventer une monnaie, réinventer un projet. Nous allons nous retrouver dans cette situation-là», a affirmé le candidat malheureux de 2012, dans un véritable discours de pré-campagne. «On aura besoin de la solidité de chacun d’entre vous. Il ne faudra pas se faire de procès entre nous», a-t-il ajouté, à l’adresse de ses concurrents à la primaire de novembre 2016, et pour laquelle il ne devrait pas déclarer sa candidature avant le mois de septembre 2016. Anticipant un éventuel retour de son camp au pouvoir en 2017, il a assuré: «il va falloir prendre des décisions, chambouler très fort la France. L’échec de François Hollande était inscrit dans le mensonge de sa campagne de 2012», a-t-il réaffirmé. Mais «les mêmes causes produiraient pour nous les mêmes effets», a-t-il mis en garde. Il faudra «affronter ce que nous n’aimons pas faire: la pensée unique, le contexte médiatique», «si nous pensons qu’en matière de fiscalité, il faut faire des choix drastiques (…)», alors les faire. «Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite», a-t-il dit, réitérant des leitmotivs de sa campagne de 2012. De son côté Valérie Pécresse, tête de liste en Ile-de-France pour les régionales avait vanté un peu plus tôt «l’union de la droite et du centre» réalisée avec l’UDI et le MoDem en vue du scrutin de décembre. L’ancienne ministre a longuement défendu l’alternance, face à une gauche qu’elle accuse de ne pas avoir tenu ses promesses, alors que les sondages donnent sa liste au coude à coude avec celle de Claude Bartolone. «Nous, nous n’avons pas besoin d’un référendum pour savoir si nous avons envie de travailler ensemble. Nous, nous aimons les mariages de projets, pas les mariages forcés», a lancé Valérie Pécresse, en allusion au référendum que va organiser le Parti socialiste pour appeler à l’union à gauche dans la perspective des régionales. La candidate à la présidence de la plus grande région de France a sévèrement critiqué le bilan de l’équipe de gauche sortante. «Tous les Franciliens me le disent. On vit moins bien aujourd’hui en Ile-de-France qu’en 1998, lorsque les socialistes ont pris le pouvoir». «Les prix du logement ont flambé. La situation des transports a dramatiquement empiré. Les vols et les trafics explosent. Le chômage bat chaque mois de nouveaux records. 80% des Franciliens disent qu’ils souhaiteraient vivre ailleurs», a-t-elle martelé. «Cet immense gâchis, c’est le bilan de trois mandats de la gauche en Ile-de-France. Un bilan tellement calamiteux que François Hollande en personne a été obligé d’aller chercher un candidat socialiste de rechange… au perchoir de l’Assemblée nationale», a-t-elle dit, en référence au choix de Claude Bartolone plutôt qu’à une nouvelle candidature du sortant Jean-Paul Huchon. Promettant que si elle devenait présidente de l’Ile-de-France, il n’y aurait «ni territoires de non droit ni de bénéficiaires de passe-droits», Valérie Pécresse a été applaudie lorsqu’elle a déclaré que «les droits des femmes doivent être respectés». «Dans la République, dans notre région, les femmes doivent circuler à visage découvert. Nous ne devons pas céder sur ce point et faire semblant de ne pas voir la situation», a-t-elle lancé. Elle a également promis de «casser les ghettos en arrêtant de financer du logement très social dans les villes où il y a déjà plus de 30% de logement social. La mixité sociale, c’est dans les deux sens». Il s’agit de son deuxième gros meeting depuis le début de sa campagne, après celui de Rosny-sous-Bois en avril, qui avait rassemblé 2.000 personnes environ. François Fillon y avait assisté, sans prendre la parole. Aucun autre responsable du parti n’était présent. «Le premier meeting était celui de la mobilisation, le deuxième celui du rassemblement de la droite et du centre, et de son projet pour l’Ile-de-France», a affirmé l’entourage de Valérie Pécresse. Dimanche dernier, la candidate avait appelé l’ensemble des responsables de la droite à être «patients», en leur lançant «les primaires, c’est en 2016!»

En montgolfière au dessus d’Orsan

De passage dans le Cher (où je me suis rendu pour effectuer un vol en montgolfière), j’ai découvert sur le retour un lieu étonnant : le prieuré d’Orsan. Ayant vu mes parents passer toute leur vie au jardin, à jardiner et à s’occuper de leurs légumes, je ne pouvais que tomber sous le charme de cet endroit. Mais ce jardin-là a quelque chose de plus : c’est un lieu surprenant qui donne véritablement l’impression de voyager dans le temps. On peut en effet respirer à Notre-Dame-d’Orsan un authentique parfum de Moyen Âge, dans un décor monastique qui a été réinventé à partir d’enluminures et de tapisseries de l’époque. Situés au cœur du Berry, ces jardins signent l’une des plus belles réussites d’inspiration médiévale. Ils sont l’œuvre de deux architectes, Sonia Lesot et Patrice Taravella. À la fois lieux de recueillement et nourriciers, les différents enclos s’accordent à merveille avec les pierres du prieuré. Le jardin, divisé en une dizaine de chambres de verdure, permet de cheminer dans diverses atmosphères. J’ai particulièrement aimé le jardin de simples, constitué de quatre grands carrés surélevés, retenus par des plessis de branches. Ce découpage de l’espace suscite une forte impression d’harrnonie et de repos. Le potager arômatique donne la même impression, un peu plus foisonnante. Divisé en neuf carrés de légumes, il s’habille de gargantuesques tapis de courges en fin d’été. Le potager est encadré par des plantations de légumes tuteurés, qui alimentent le restaurant La Table d’Orsan (difficile de faire plus frais que là !). Petits fruits et arbres palissés jalonnent quant à eux les autres enclos, s’accrochant sur des arches et des tuteurs naturels, faits de bois de châtaignier ou de noisetier. Toutes les structures en bois – plessis tressés, pergolas et berceaux – sur lesquelles sont guidés légumes ou plantes grimpantes, contribuent à la magie du lieu. De façon inattendue, certaines plantes sont également palissées sur des fagots, des tipis, ce qui structure le jardin dans un esprit tout à fait original et contemporain. La prochaine fois que vous passerez par le Berry, ne manquez pas d’aller visiter ce lieu étrange et à part. Et si vous aimez les expériences originales, je vous recommande vivement le vol en montgolfièrevol en montgolfière (suivez le lien pour le contact du prestataire). C’est un pur moment zen qu’on éprouve en contemplant le monde depuis les airs, avec le vent sur le visage, et sur fond de coucher de soleil !

On se rapproche de Pluton

La Nasa a confirmé mardi soir le succès de la mission de sa sonde New Horizons, qui a réussi à s’approcher très près de Pluton plus tôt dans la journée, collectant ainsi de nombreuses données qui permettront d’en savoir plus sur cette planète. C’est un succès, et un soulagement. Les techniciens de l’Agence spatiale américaine ont confirmé mardi avoir reçu une transmission vers 20h55 (00h55 GMT mercredi) de la sonde New Horizons, la sonde la plus rapide envoyée par l’homme dans l’espace il y a 9 ans. Les techniciens avaient des raisons de s’inquiéter: New Horizon a frôlé Pluton à plus de 49 000 km/h et à cette vitesse une collision même avec un débris de la taille d’un grain de riz aurait pu s’avérer catastrophique. Les secrets de Pluton bientôt percés? Grâce aux premières données envoyées par New Horizons ces derniers jours, les chercheurs ont déjà pu confirmer la présence de glace sur les pôles, ont affiné les mesures sur la taille exacte de la planète naine et ont pu observer une magnifique tache claire en forme de coeur sur sa surface. De la taille d’un piano, la sonde New Horizons dispose de sept instruments de mesures qui lui ont notamment permis d’analyser la composition de l’atmosphère de Pluton, sa géologie, de relever la température à sa surface et de prendre des photos. Durant une fenêtre de quelques heures, la sonde a emmagasiné un maximum d’images et d’informations sur Pluton, dont on sait pour le moment peu de choses. La sonde va commencer à envoyer ces précieux matériels qui permettront de répondre à de nombreuses questions sur Pluton à partir de mercredi. Il lui faudra au total 16 mois pour transmettre l’intégralité des données qu’elle a collectées durant son survol historique de la planète naine. New Horizons poursuit à présent sa route pour aller observer la ceinture de Kuiper, un vaste amas de débris au-delà de l’orbite de Neptune.

La pollution coûte 100 milliards d’euros

Une somme astronomique. La pollution de l’air coûterait plus de 100 milliards d’euros par an à la France, en dépenses de santé, absentéisme dans les entreprises ou baisse des rendements agricoles, selon l’évaluation d’une commission d’enquête du Sénat. La pollution atmosphérique « n’est pas qu’une aberration sanitaire, c’est une aberration économique », indique cette commission d’enquête dans son rapport « Pollution de l’air: le coût de l’inaction » rendu public ce mercredi 15 juillet. Elle représente « un coût majeur », une fois considérés les dépenses de santé pour prendre en charge les pathologies imputables à la pollution (particules fines, oxydes d’azote, etc.), l’impact de l’absentéisme professionnel sur la productivité des entreprises, la baisse des rendements agricoles, la perte de la biodiversité ou encore l’entretien des bâtiments dégradés, poursuit la commission présidée par Jean-François Husson (LR) et dont la rapporteure est Leila Aïchi (Ecologiste). Dans le détail, le coût sanitaire total de la pollution atmosphérique serait compris « entre 68 et 97 milliards d’euros » par an, retient le rapport (données du programme « Air pur pour l’Europe » de la Commission européenne), tandis que le coût non sanitaire est lui estimé à 4,3 milliards d’euros. A elle seule, la pollution de l’air intérieur représente un coût de 19 milliards d’euros par an. L’impact sur le système de santé français est lui estimé « a minima » à 3 milliards d’euros, relève le rapport qui inclut les dépenses pour traiter l’asthme dû à la pollution, certains cancers, ou encore les frais d’hospitalisations. Mais le coût global « est largement sous-estimé », indique à l’AFP Leïla Aïchi pour qui la France « est en retard » et « manque de recherches sur cette question ». Les effets sanitaires de certains polluants sont ainsi mal connus, notamment ‘l’effet cocktail’ de la présence de plusieurs polluants. « L’air est globalement moins pollué » mais « la pollution a changé de nature », moins localisée au niveau des sites industriels et plus diffuse, via les transports, le chauffage, l’agriculture et l’air intérieur », constate le rapport. Et la commission énumère 61 mesures plaidant pour « une véritable fiscalité écologique » et pour « compléter les normes existantes » mal définies ou ne couvrant pas tout le champ des polluants connus. Dans les transports, elle préconise notamment l’alignement progressif jusqu’en 2020 de la fiscalité de l’essence et du diesel, et la mise en place d’une taxe sur les émissions d’azote, d’oxyde d’azote et de particules fines. Le rapport veut également accélérer le soutien aux transports propres (véhicules hybrides et électriques, fret ferroviaire, roulage des avions). Dans l’agriculture, la commission recommande d’étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs du fait de certains types de cancers et de mieux contrôler les dispersions de polluants.

Mouton noir et blanc mouton

Un séminaire incentive à Bordeaux, que j’ai suivi la semaine dernière, s’est penché sur la question de la discrimination en entreprise. Et la réflexion sur le sujet était particulièrement intéressante, au point que j’ai eu envie d’en parler ici. De manière générale, la discrimination consiste à traiter des individus de façon différente alors qu‘il n’y a pas de différences moralement pertinentes entre eux. La naissance, par exemple, est l’un des critères qui favorisent la discrimination. La discrimination s’applique le plus souvent aux membres d’un groupe défini par le sexe ou l’origine sociale. On ne considère les individus qu’en tant que membres du groupe à qui l’on réserve un traitement inférieur. Ce type de discrimination opère notamment dans les domaines de l’éducation, du logement, de la carrière professionnelle. Elle peut être ouverte et sanctionnée légalement ou plus subtile et non officielle. Par exemple, les districts scolaires sont établis sur des bases géographiques discriminantes. Ou encore, lorsque les tests d’aptitude à un travail éliminent en partie les candidats noirs ou les femmes. De tels critères appliqués à la distribution des profits et des charges ne sont pas légitimes et ne mettent pas réellement en rapport l’attribution d’un emploi et la qualification des individus. La race et le sexe sont biologiquement déterminés, et échappent au contrôle des individus. Mais surtout, les membres de certains groupes se voient assigner une place inférieure dans la société, on leur refuse le droit d’être des individus avec des droits identiques aux autres. Les attitudes discriminatoires sont parfois profondément enracinées dans les sociétés, qui finissent par se répartir en strates immuables. Pour remédier à la discrimination, on a parfois proposé d’accorder un traitement préférentiel à ceux qui étaient victimes de ces discriminations, ou de faire une discrimination inversée. De telles mesures peuvent concerner l’ensemble d’un groupe ou ne viser que ceux qui ont été directement victimes de discrimination ; et elles trouvent leur justification dans une perspective d’utilité ou d’harmonie sociale et dans la promotion d’une meilleure égalité des chances. Mais la question qui se pose alors est celle de la délimitation de telles mesures, qui peut au final passer pour une autre forme de discrimination tout aussi injuste pour ceux n’en faisant pas partie. Cet incentive à Bordeaux donnait sérieusement à réfléchir sur la question, mais il semble, en tout état de cause, ne pas y avoir de réponse miracle à ce problème. – Suivez le lien pour plus d’infos.

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Protéger l’Islam

La première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam de France, ce lundi 15 juin, a ouvert le débat sur plusieurs thématiques comme les pratiques rituelles, la construction et la gestion des lieux de culte ou encore la lutte de l’islamophobie. A l’issue de cette réunion, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé la mise en place de plusieurs mesures destinées à réformer l’islam de France et lutter contre le racisme avec notamment la création d’une cellule pour détecter et lutter contre les messages xénophobes, islamophobes et racistes sur Internet. Le ministre a également annoncé l’investissement de 9 millions d’euros dans la protection des lieux de culte. Le ministre de l’Intérieur souhaite également que les imams venus de l’étranger parlent français. Sur 1800 imams en fonction, seuls 30% seraient de nationalité française. « C’est la maîtrise de la langue qui leur permettra de jouer pleinement leur rôle social et non pas seulement liturgique. Il faut que les imams puissent s’adresser à leurs fidèles, dialoguer avec eux tout comme les autorités civiles » a déclaré Bernard Cazeneuve, ajoutant que les imams et aumôniers étrangers devront également suivre une formation « civile et civique » de 120 à 200 heures et ainsi obtenir un diplôme universitaire. Des cours sur les principes de la laïcité et la sociologie des religions en France, le droit du culte et la gestion des associations culturelles seront donc dispensés à Paris, Lille et Toulouse, pour les imams étrangers souhaitant exercer en France. D’après Le Parisien, le gouvernement serait en train de recruter des aumôniers musulmans dans les prisons afin de lutter contre la radicalisation. Une soixantaine d’entre eux serait déjà en phase de recrutement. Le ministère de l’Intérieur espère les séduire en augmentant le plafond de leurs heures d’exercice et ainsi leur permettre d’effectuer 1600 heures au lieu de 1000 en une année. Leur rémunération doublerait et s’élèverait à plus de 2000 euros net pour une semaine de 35 heures, contre 1500 actuellement. Bernard Cazeneuve appelle les victimes de racisme à porter plainte. Bernard Cazeneuve a encouragé les victimes d’actes antimusulmans à porter plainte, estimant que « ce phénomène odieux est sous-estimé, parce que trop de victimes hésitent à parler plainte ». Pour le ministre de l’Interieur, « il faut que les victimes portent plainte contre les actes et les menaces dont elles font l’objet. Ces plaintes doivent être prises et transmises systématiquement à la justice, de manière à ce qu’elles soient instruites et fassent l’objet d’une réponse pénale très forte et sans délai ».

On exécute en Arabie Saoudite

Les autorités saoudiennes ont donc déjà exécuté cent personnes depuis le début de l’année 2015, raconte l’Agence France-Presse relayée par le site libanais The Daily Star. Le 15 juin, un Syrien, nommé Ismael Al-Thauwm, condamné à mort pour trafic d’amphétamines, a subi la sentence dans le nord du pays, tandis que Rami Al-Khaldi, ressortissant saoudien, a été passé par les armes dans l’ouest pour avoir tué un homme à l’arme blanche. Les deux individus ont été décapités au sabre. Ce total place d’ores et déjà le bilan des exécutions en Arabie saoudite en 2015 devant celui de l’année 2014 (durant laquelle 87 personnes avaient péri par décision de justice) mais encore –du moins pour l’instant– derrière le triste record de l’année 1995 et ses 192 mises à mort. L’Arabie saoudite défend une application rigoriste de la Charia, la loi coranique. Comme l’explique cette tribune de Sevag Kechichian, d’Amnesty International, parue il y a quelques semaines dans Newsweek, l’État saoudien assure la communauté internationale de la précision de son cadre judiciaire et légal. Dans la monarchie du Golfe, le meurtre, le viol, la vente de drogue, le braquage à main armée et l’apostasie sont passibles de la peine de mort. Mais la concession de Sevag Kechichian n’est qu’apparente car, selon le militant associatif, l’action de la justice est beaucoup plus trouble qu’il n’y paraît. Il cite le cas de quatre frères, tués en août 2014 pour avoir «reçu du haschisch» et dont les aveux auraient été arrachés sous la torture. Les recours lancés par la famille n’ont pas été entendus. L’absence de preuve concernant un trafic de drogues a seulement poussé les magistrats à n’évoquer qu’«une réception» d’un produit illicite. Si la justice saoudienne défraie régulièrement la chronique internationale, le pays rappelle sa souveraineté en matière politique et judiciaire. Pour l’année 2014, le régime de Riyadh s’établissait à la troisième place des États ayant mené le plus d’exécutions à leur terme, selon le classement d’Amnesty International. L’Iran, avec ses 289 mises à mort officielles, se classait deuxième, loin devant l’Arabie saoudite. En tête, la Chine reste discrète sur le sujet. La comptabilisation du nombre de peines de mort conduites par la justice locale est difficile car la Chine tient les chiffres secrets.