Monthly Archives: décembre 2017

Se jeter dans le vide

Prêt pour un billet aux sensations fortes ? Parce qu’aujourd’hui, je vous raconte l’une des plus grandes expériences à réaliser au cours d’une vie : un saut en parachute. Plus de 2000 mètres en chute libre et presque autant en parachute ! Mon aventure a eu lieu dans les Hautes-Alpes, alors que j’étais de passage pour quelques jours. Depuis le lever, j’avais une boule au creux du ventre. La journée était pourtant parfaite. Pas un nuage en vue : le ciel était parfaitement bleu. Mais ce matin-là, je ne voyais pas le bleu du ciel ; je voyais surtout l’immense vide dans lequel je n’allais pas tarder à tomber. Ce jour-là, le ciel auquel on ne prête pas vraiment attention était chargé de sens. Rendez-vous à l’aéroport, avec une bande d’amateurs de sensations fortes, pour un saut en tandem. Le staff, très professionnel, me présente la partie théorique pendant une quinzaine de minutes : je hoche la tête, je souris, je réponds même aux questions. Mais au fond de moi, cette boule au ventre est en train de prendre les dimensions d’une boule de bowling. Puis vient le moment tant attendu (et tant redouté !). On embarque à bord, direction le point de largage. Nous grimpons à 4000mètres d’altitude, et on peut sentir dans la carlingue monter l’appréhension. Des quatre bleus qui vont se lancer dans le ciel ce matin-là, je ne suis pas le plus à plaindre : l’un de nous semble prêt à paniquer. Heureusement, les moniteurs semblent avoir l’habitude : ils arrivent à convaincre le gars d’aller jusqu’au bout. Cette fois, il est impossible de reculer. Le responsable ouvre la porte de l’appareil, et les deux premiers sautent déjà. C’est mon tour. Je m’approche avec appréhension du rebord. La vue est juste hallucinante. Avant de commencer à trop réfléchir, je me lance, avec le moniteur dans le dos. C’est parti ! Une minute entière de chute libre à près de 200 kilomètres à l’heure ! Chaque seconde est un pur moment de bonheur. Mon sang n’a plus un seul globule, à cet instant : c’est de l’adrénaline à l’état pur. Puis le moniteur ouvre le parachute à 1500m d’altitude, et me laisse ensuite aux commandes pour gérer notre descente. 7 minutes de promenade les pieds dans le vide, à admirer la terre loin en dessous, à sentir le vent fouetter son visage, à sentir la résistance de l’air dans le parachute, à voir la terre se rapprocher de plus en plus vite. Vient l’atterrissage, évidemment trop tôt, et c’est le moniteur qui reprend les rênes. Léger moment d’appréhension. Mon père m’a souvent raconté des histoires de parachutistes se brisant les jambes au moment de l’atterrissage. Mais il faut dire que ses histoires datent un peu. Avec les progrès du matériel, l’atterrissage ne s’avère pas plus difficile que la descente d’une marche d’escalier. Sain et sauf, le coeur encore battant, je regarde le ciel : il ne sera plus jamais pareil. Suivez le lien pour en savoir plus sur ce saut en parachute!

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Le vin du Maroc

Voilà quelques années, Zakaria Wahby ne connaissait rien au vin. Pourtant, il y a quelques mois, ce jeune Marocain a été couronné du titre de meilleur sommelier du pays. Une première dans le Royaume chérifien, qu’il représentera lors du prochain concours du meilleur sommelier du monde, en 2019 à Anvers. Une exception dans le monde musulman. Longtemps terre de vignobles, puis abandonné par les vignerons français à la fin du protectorat, le Maroc a relancé sa production de vin dans les années 1990, marquant le début d’une nouvelle ère pour ses « vins du soleil ». Aujourd’hui, si l’art de la sommellerie est encore dominé par des étrangers venus explorer la viticulture marocaine, le concours du meilleur sommelier entend donner la voix à des ambassadeurs locaux. Et c’est donc Zakaria Wahby qui a été reconnu par ses pairs et désigné pour imposer le vin chérifien sur la planète des grands crus. Originaire de Benslimane (au nord de Casablanca), il est, à tout juste 30 ans, assistant chef sommelier au Royal Mansour, somptueux palace de Marrakech voulu par le roi Mohammed VI pour y accueillir ses invités de marque. Comme la plupart des sommeliers marocains, Zakaria Wahby est autodidacte ou presque – il a été aidé par de grands professionnels français qu’il a croisés sur son chemin. « Au Maroc, il n’existe pas de formation pour préparer ce métier », indique Michèle Chantôme, présidente de l’Association des sommeliers du Maroc (ASMA), à l’initiative du concours. Même dans les écoles d’hôtellerie, on n’évoque que très rapidement le sujet, « trop délicat », puisque la vente des boissons alcoolisées n’est légale que pour les non-musulmans. En théorie. Car on cultive une certaine hypocrisie au Maroc, où 85 % de la production est consommée sur place, et pas uniquement par les touristes.