Sous les robes

Reluquer des robes sans avoir l’air d’un pervers, ce n’est pas donné tous les jours. Mais c’est pourtant ce que j’ai fait la semaine dernière, en me rendant à Paris pour y suivre mon premier cours d’oenologie. Là, on ne conseille pas seulement de regarder, mais aussi de sentir et de goûter ! Si je voulais suivre un cours de ce type, c’est parce qu’il permet à mon sens de faire une expérience impossible à réaliser chez soi : sérieusement, qui serait prêt à ouvrir cinq bouteilles millésimées au cours d’une même soirée sans les finir ? Et recracher le contenu d’un verre plutôt que de l’avaler ? Bon, pour être honnête, j’appréhendais un peu d’atterrir dans une pub Bordeau Chesnel, où tous les participants, docteurs ès oenologie, me regarderaient de haut en bas en me disant : « nous n’avons pas les mêmes valeurs ». Mais tout s’est heureusement bien passé, et l’atelier s’est déroulé dans une ambiance détendue et conviviale. J’ai pu déguster (à l’aveugle, histoire de ne pas se laisser influencer par le nom) six vins d’exception (et qui plus, à des prix relativement abordables) provenant de différentes régions de France. J’ai bien apprécié d’avoir goûté à des vins qu’on peut ensuite acheter, plutôt que de goûter à des crus extrêmement rares qu’il est impossible de se payer en dehors de ce cadre. Côté participant,s tous les âges étaient présents ; les cours d’oenologie s’adressent à toutes sortes de publics, et cela va du simple bizut à l’aficionado. Cela dit, il ne faut pas s’attendre à devenir un un fin connaisseur après 3 heures de formation. C’est très intéressant à vivre et cela permet de connaître le vocabulaire adéquat pour décrire un vin, mais on n’en ressort pas transfiguré, non plus. On apprend par exemple à séparer le goût de l’alcool, en plaçant le vin sous la langue et en le faisant bouillonner en inspirant par la bouche. On apprend à mettre des mots sur des impressions, notamment en découvrant les grandes palettes aromatiques (végétal, animal, minéral, fruité…). Mais on est encore loin, à la sortie, de pouvoir déterminer d’après la robe d’où vient tel vin, où il va et dans quel état il erre. En dépit de ça, si vous n’avez jamais tenté l’expérience, je vous la recommande. Vous ne dégusterez plus du tout le vin de la même manière. Suivez le lien vers ce très bon cours d’œnologie.

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