Quelle attitude face à la Russie ?

Les pays de l’UE ont repris l’examen de leur politique de sanctions contre la Russie: malgré l’absence de consensus, les partisans de la pression continuent de donner le ton, écrit mardi le quotidien Kommersant. Les pays de l’UE examinent l’avenir de leur politique de sanctions contre Moscou à la veille du sommet européen du 19 mars, qui portera sur les relations avec la Russie et la mise en œuvre des accords de Minsk. En fin de semaine dernière, les chefs des diplomaties européennes se sont réunis à Riga pour accorder les positions des 28 pays membres sur la situation instable du conflit dans l’est de l’Ukraine. Les discussions ont révélé des divergences sérieuses concernant les sanctions antirusses, qui expirent le 31 juillet. Les partisans d’une approche dure — la Pologne, les pays baltes, la Grande Bretagne, la Suède, la Belgique — ont appelé à maintenir la pression et à prolonger les sanctions lors du sommet de mars. Mais les opposants à ces mesures ne sont pas d’accord avec ce point de vue. D’après Paolo Gentiloni, ministre italien des Affaires étrangères, on voit des « signaux rassurants » dans la zone de conflit dans le Donbass et « il n’est pas pour le moment nécessaire d’introduire de nouvelles sanctions ou de prolonger automatiquement celles déjà en vigueur ». Son homologue autrichien Sebastian Kurz est visiblement du même avis. Jose Manuel Garcia-Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, a tenté de rapprocher les deux positions avant sa visite à Moscou, débutée le 8 mars: « les sanctions seront prolongées, comme prévu, mais ce sera tout. A mon avis, il ne faut faire aucun autre pas, il est nécessaire de donner une chance à la paix ». « Les perspectives de mise ne œuvre des accords de Minsk restent toujours trop floues pour que l’UE renonce à sa politique de sanctions, y compris leur volet économique. Les mesures pourraient donc rester inchangées, au moins d’ici la fin de l’année », estime Sergueï Outkine, chef du département d’estimations stratégiques du Centre d’analyse des situations après de l’Académie des sciences de Russie.