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Mon hommage à Charlie

Cet article a été publié par Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, jour de la Grande Tuerie. En avant, vers les débordements de rivières et la submersion marine ! Ceux qui s’en foutent font leurs habituels plans sur la Comète, à coup de SDAGE et de PGRI. Les autres font les comptes : les flots flambent, ce qui s’appelle un oxymoron. Ne pas se fier à l’hiver, c’est un truand de taille. Il fait le mort pour mieux surgir, armé de son gourdin, mais il peut aussi disparaître sans prévenir. Bientôt les coulées de boue et les inondations ? En tout cas, une vaste consultation vient de commencer, qui s’achèvera le 18 juin 2015. Il s’agit, amis plongeurs, de réviser les « schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) ainsi que des plans de gestion des risques d’inondation (PGRI) ». Eh ben, on va se marrer. D’abord la mer, cette grande saleté. Le jugement de décembre condamnant l’ancien maire de la Faute-sur-mer (Vendée) à quatre ans de cabane fait flipper des milliers d’élus du littoral. Car nombre ont accepté des permis de construire dans des zones inondables en cas de fortes tempêtes, or justement, ces dernières se multiplient sur fond de dérèglement climatique. Trop bête. Ensuite, les rivières. On a conchié le savoir ancien – par exemple ne pas bâtir dans le lit majeur d’un cours d’eau – et l’on commence à en payer le prix. Parmi les causes dont on ne parle jamais, les pesticides. Dans la vaste plaine qui s’étend au nord de Montpellier, là où nos amis ont infesté leurs vignes de produits chimiques, tout meurt dans le même temps que les villes sont dévastées par les flots. Les vers de terre pourtant, dont le beau monde se tape, creusent gratuitement jusqu’à 5 000 kilomètres de galeries par hectare de sous-sol. Ce qui, affirme le spécialiste mondial des vers de terre Marcel Bouché, « permet une percolation de l’eau dans le sol très rapide. Autour de Montpellier, 160 mm d’eau de pluie peuvent s’écouler en seulement une heure de temps grâce à ces galeries (1) ». Le drôle est que les assureurs disent vrai depuis longtemps. Dès les années 90, le grand réassureur mondial Munich Re – 45,5 milliards d’euros de primes encaissées en 2010 – alertait sur les risques financiers du changement climatique. Avant que de répéter d’année en année la même litanie. En 2012, Munich Re publiait un rapport portant sur la période 1980-2011. Selon ses chiffres, les catastrophes climatiques ont été multipliées par cinq en Amérique du Nord pendant la période considérée, coûtant au total 1 000 milliards de dollars. En France, idem. Des centaines de villes et villages ont connu une, deux, parfois trois inondations – surtout dans le Var, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales – , ce qui commence à faire beaucoup. Juste avant Noël, l’Association française de l’assurance (AFA) a tenté d’estimer la note globale pour les 11 premiers mois de l’année 2014. Tempêtes, grêle et surtout inondations ont entraîné le remboursement de 1,8 milliard d’euros de dégâts matériels, largement au-dessus de la moyenne annuelle pour la période 1988-2007. Commentaire avisé des assureurs : « Ce coût moyen pourrait être amené à progresser fortement si aucune mesure de prévention n’était prise ». Mais comment faire, ô braves gens qui voulez tant continuer comme avant ? La planète entière est secouée en ce début d’année par des inondations délirantes, du Sri Lanka à la Californie, de la Malaisie au Maroc, et il faudrait donc continuer à s’apitoyer sur qui voit partir à l’eau démontée son écran plasma ? Ben non. Le Bangladesh, pour ne prendre qu’un exemple, est un pays de 152 millions d’habitants, surtout des pedzouilles, installés à la hauteur de la mer, dans un delta plat comme la main. Ils ont si peu contribué au dérèglement climatique qu’on peut les tenir pour innocents. Mais les eaux montent quand même, bouffant inexorablement des terres agricoles ancestrales. On peut, pour chialer un coup, se rapporter à un cliché du photographe hollandais Kadir van Lohuizen. On y voit le vrai drame : des pégreleux installés sur une digue attaquée par l’eau, couverts de paille et de mauvaises couvertures. Pour quelque temps, la véritable inondation est encore pour les autres.

Reconnaissance de l’impuissance politique

Le gouvernement se reprend à réfléchir à un séminaire pour essayer d’endiguer le réel problème de la France : la montée du chômage. L’autre problème est que plus personne ne croit en la capacité du gouvernement et de François Hollande pour redresser le pays. E, témoigne ce camouflet puisque ce jour, François Hollande a semé le trouble en laissant entendre qu’il ne parviendrait pas à inverser la courbe du chômage dès la fin 2013, avant de réaffirmer peu après cet engagement. Ce n’est donc pas gagné… Alors que le chef de l’État a fait de l’inversion de la courbe du chômage à la fin de l’année un marqueur de sa politique, la parole présidentielle était d’autant plus attendue que certains dans la classe politique doutent qu’il puisse y parvenir durablement. «La bataille» contre le chômage «se fera mois par mois» et «prendra tout le temps qui est nécessaire», a-t-il déclaré lors d’un déplacement à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Ce propos, quelque peu ambigu, a été interprété comme une manière de repousser l’échéance qu’il avait lui-même fixée. Mais, interrogé peu après par la presse, François Hollande a réaffirmé son objectif d’inversion de la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année, en répondant «oui». Mais la réalité du chômage est dramatique en France car aucun des politiques n’est armé pour se battre contre la globalisation, pour les entreprises, et pour sauver l’emploi. Tout simplement car aucun d’eux ne sait comment fonctionne une entreprise. L’Europe pour le politique est un peu une destination de vacances, au pire une excuse pour l’incompétence. Selon lui, François Hollande «a dit que la bataille contre le chômage est une bataille de tout le quinquennat, il ne s’agit pas simplement d’inverser la courbe». «Quand François Hollande s’exprime, ça ne manque jamais de pédagogie, il a dit des choses extrêmement claires depuis plusieurs mois», a assuré Bernard Cazeneuve. Il est surtout temps que le mode d’emploi soit fournit au président avant que la France ne le mette au chômage ! A lire également sur Libération.

De l’absurdité des extrêmes

Et pour commencer ce blog, j’aimerais dénoncer l’absurdité de la mort de Clément Méric, un jeune étudiant mort pour ses idées, mais surtout avec une étonnante stupidité. Comment peut-on encore croire aux idées fascistes de droite, comme de gauche, au 21ème Siècle. Et comment les politiques peuvent-ils encore se regarder dans la glace le matin, alors qu’ils ne font rien pour endiguer les extrémismes et après le drame, sont prompt à récupérer l’émotion de cette tragédie. Aujourd’hui, après toutes ces émotions, on apprend que finalement le jeune gauchiste pourrait être responsable de l’attaque qui a finalement déclenché sa mort. En effet, le film des caméras de surveillance de la RATP de l’agression prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre». Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises qui ont «vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur» en charriant les «fachos qui font leurs courses» et en leur lançant : «On vous attend dehors.» Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : «Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur.» Les images montrent également le jeune militant « se précipiter vers Esteban Morillo, le meurtrier présumé, alors de dos, semble-t-il pour lui asséner un coup. Le skinhead se retourne alors et le frappe avec son poing en plein visage ». Méric tombe immédiatement au sol. On peut retourner les images et les responsabilités dans tous les sens. Ce qui est arrivé est absurde. Parce que l’on a pas appris aux extrêmes que ceux-ci ne résolvent pas les problèmes mais qu’ils les enveniment.