Monthly Archives: février 2016

La prison de Kilmainham

La semaine dernière, j’ai fait un joli voyage de groupe en Irlande, où nous avons passé deux jours à Dublin. Evidemment, nous avons fait la tournée de ses pubs, mais ce qui m’a le plus marqué lors de ce bref séjour, ça a été la visite de la prison de Kilmainham. Du coup, c’est elle que je vais vous présenter, plutôt que les traditionnels pubs irlandais (dont je ne me souviens d’ailleurs plus trop, la Guinness ayant tendance, après deux pintes, à brouiller les souvenirs). Si elle a fermée en 1924, elle reste aujourd’hui encore plus célèbre prison de Dublin. C’est devenu un mémorial, mais en la visitant, on y ressent toujours une atmosphère glacée et sinistre qui donne la chair de poule. Il faut dire que si les fantômes existent, cette prison doit en avoir quelques-uns. Nombre d’hommes et de femmes qui se sont illustrés dans le combat pour l’indépendance irlandaise y furent en effet détenus, parfois même exécutés. Longtemps auparavant, il existait une première prison à Kilmainham, dans un secteur connu sous le nom de « route du gibet ». Mais, durant les années 1780, elle était en si mauvais état qu’il fut décidé d’en édifier une nouvelle à proximité. L’un des artisans de cette initiative fut un certain Edward Newenham, que ses dettes devaient envoyer derrière les murs qu’il avait contribué à bâtir. Ô douce ironie. La nouvelle prison comptait 52 cellules. Après l’insurrection avortée de 1798, elle eut pour hôtes des prisonniers politiques aussi bien que des criminels de droit commun. Au début des années 1860, la prison fut modernisée et agrandie. On la dota d’un mur d’enceinte plus haut et d’un hall plus vaste. Il s’agit de la prison que l’on voit aujourd’hui, avec ses cellules et ses cours de promenade. En 1803, quand le soulèvement de Robert Emmet contre les Anglais échoua, lui et 200 de ses fidèles furent emprisonnés à Kilmainham. Ce fut là qu’il passa sa dernière nuit, avant d’être pendu et décapité devant l’église Sainte-Catherine. On peut voir dans la prison le billot de boucher sur lequel sa tête fut tranchée (et qui se trouve désormais, de façon assez incongrue, nanti de pieds de piano). La cellule dans laquelle Charles Stewart Parnell, figure de proue du nationalisme au XIXe siècle, se morfondit durant sept mois n’a pas bougé. Pas plus que la « cour du casseur de pierres » où, en 1916, furent exécutés quatorze meneurs du soulèvement de Pâques. En 1923, le célèbre Eamon de Valera fut aussi emprisonné dans Kilmainham, juste avant la fermeture définitive de ses portes. Si vous visitez un jour Dublin, ne manquez pas d’y faire un tour. C’est vraiment un site qui dégage une atmosphère particulière. Et si vous cherchez un organisateur de voyage de groupe en Irlande, je vous mets un lien vers celui par lequel nous sommes passés. Nous avons eu droit à une organisation aux petits oignons, et c’est plutôt rare, dans le domaine.

voyage groupe irlande

De Villiers dit sa vérité

L’homme politique désormais retiré du jeu Philippe de Villiers sort un livre, édité chez Albin Michel, et intitulé « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu ». Il d’agit de dénoncer la « haute trahison des élites mondialisées ». C’est curieux, une fois qu’ils n’ont plus rien à perdre en termes d’image et de carrière, beaucoup d’hommes politiques balancent « leur » vérité. Nous aurions aimé entendre cela pendant qu’il était aux affaires. Mais nous ne sommes pas naïfs. Faudra-t-il donc attendre que tous nos gouvernants approchent de la fin – de carrière ou de vie – pour que les langues de bois se délient ?

Pour Sarko, encore plus d’efforts

Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a affirmé ce dimanche qu’il voulait «l’alternance aux régionales». «Après, on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit», a-t-il ajouté lors d’un meeting de soutien dans le Val-de-Marne à Valérie Pécresse, candidate de son parti à la présidence de l’Ile-de-France au scrutin de décembre. «Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder», a lancé l’ex-chef de l’État devant environ 4.000 personnes rassemblées au Pavillon Baltard à Nogent-sur-Marne, où il a été chaleureusement applaudi. Au premier rang avaient pris place, outre Valérie Pécresse, les principaux ténors de la droite et du centre: les anciens premiers ministres Alain Juppé et François Fillon, l’ancien ministre Bruno Le Maire, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez. «La réforme sera digérée par nos administrations. La gravité de la situation est telle que nous allons devoir faire un effort d’une ampleur inégalée. En 1958, le général De Gaulle s’est retouvé dans une situation où il fallait réinventer des institutions, réinventer une monnaie, réinventer un projet. Nous allons nous retrouver dans cette situation-là», a affirmé le candidat malheureux de 2012, dans un véritable discours de pré-campagne. «On aura besoin de la solidité de chacun d’entre vous. Il ne faudra pas se faire de procès entre nous», a-t-il ajouté, à l’adresse de ses concurrents à la primaire de novembre 2016, et pour laquelle il ne devrait pas déclarer sa candidature avant le mois de septembre 2016. Anticipant un éventuel retour de son camp au pouvoir en 2017, il a assuré: «il va falloir prendre des décisions, chambouler très fort la France. L’échec de François Hollande était inscrit dans le mensonge de sa campagne de 2012», a-t-il réaffirmé. Mais «les mêmes causes produiraient pour nous les mêmes effets», a-t-il mis en garde. Il faudra «affronter ce que nous n’aimons pas faire: la pensée unique, le contexte médiatique», «si nous pensons qu’en matière de fiscalité, il faut faire des choix drastiques (…)», alors les faire. «Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite», a-t-il dit, réitérant des leitmotivs de sa campagne de 2012. De son côté Valérie Pécresse, tête de liste en Ile-de-France pour les régionales avait vanté un peu plus tôt «l’union de la droite et du centre» réalisée avec l’UDI et le MoDem en vue du scrutin de décembre. L’ancienne ministre a longuement défendu l’alternance, face à une gauche qu’elle accuse de ne pas avoir tenu ses promesses, alors que les sondages donnent sa liste au coude à coude avec celle de Claude Bartolone. «Nous, nous n’avons pas besoin d’un référendum pour savoir si nous avons envie de travailler ensemble. Nous, nous aimons les mariages de projets, pas les mariages forcés», a lancé Valérie Pécresse, en allusion au référendum que va organiser le Parti socialiste pour appeler à l’union à gauche dans la perspective des régionales. La candidate à la présidence de la plus grande région de France a sévèrement critiqué le bilan de l’équipe de gauche sortante. «Tous les Franciliens me le disent. On vit moins bien aujourd’hui en Ile-de-France qu’en 1998, lorsque les socialistes ont pris le pouvoir». «Les prix du logement ont flambé. La situation des transports a dramatiquement empiré. Les vols et les trafics explosent. Le chômage bat chaque mois de nouveaux records. 80% des Franciliens disent qu’ils souhaiteraient vivre ailleurs», a-t-elle martelé. «Cet immense gâchis, c’est le bilan de trois mandats de la gauche en Ile-de-France. Un bilan tellement calamiteux que François Hollande en personne a été obligé d’aller chercher un candidat socialiste de rechange… au perchoir de l’Assemblée nationale», a-t-elle dit, en référence au choix de Claude Bartolone plutôt qu’à une nouvelle candidature du sortant Jean-Paul Huchon. Promettant que si elle devenait présidente de l’Ile-de-France, il n’y aurait «ni territoires de non droit ni de bénéficiaires de passe-droits», Valérie Pécresse a été applaudie lorsqu’elle a déclaré que «les droits des femmes doivent être respectés». «Dans la République, dans notre région, les femmes doivent circuler à visage découvert. Nous ne devons pas céder sur ce point et faire semblant de ne pas voir la situation», a-t-elle lancé. Elle a également promis de «casser les ghettos en arrêtant de financer du logement très social dans les villes où il y a déjà plus de 30% de logement social. La mixité sociale, c’est dans les deux sens». Il s’agit de son deuxième gros meeting depuis le début de sa campagne, après celui de Rosny-sous-Bois en avril, qui avait rassemblé 2.000 personnes environ. François Fillon y avait assisté, sans prendre la parole. Aucun autre responsable du parti n’était présent. «Le premier meeting était celui de la mobilisation, le deuxième celui du rassemblement de la droite et du centre, et de son projet pour l’Ile-de-France», a affirmé l’entourage de Valérie Pécresse. Dimanche dernier, la candidate avait appelé l’ensemble des responsables de la droite à être «patients», en leur lançant «les primaires, c’est en 2016!»