Mouton noir et blanc mouton

Un séminaire incentive à Bordeaux, que j’ai suivi la semaine dernière, s’est penché sur la question de la discrimination en entreprise. Et la réflexion sur le sujet était particulièrement intéressante, au point que j’ai eu envie d’en parler ici. De manière générale, la discrimination consiste à traiter des individus de façon différente alors qu‘il n’y a pas de différences moralement pertinentes entre eux. La naissance, par exemple, est l’un des critères qui favorisent la discrimination. La discrimination s’applique le plus souvent aux membres d’un groupe défini par le sexe ou l’origine sociale. On ne considère les individus qu’en tant que membres du groupe à qui l’on réserve un traitement inférieur. Ce type de discrimination opère notamment dans les domaines de l’éducation, du logement, de la carrière professionnelle. Elle peut être ouverte et sanctionnée légalement ou plus subtile et non officielle. Par exemple, les districts scolaires sont établis sur des bases géographiques discriminantes. Ou encore, lorsque les tests d’aptitude à un travail éliminent en partie les candidats noirs ou les femmes. De tels critères appliqués à la distribution des profits et des charges ne sont pas légitimes et ne mettent pas réellement en rapport l’attribution d’un emploi et la qualification des individus. La race et le sexe sont biologiquement déterminés, et échappent au contrôle des individus. Mais surtout, les membres de certains groupes se voient assigner une place inférieure dans la société, on leur refuse le droit d’être des individus avec des droits identiques aux autres. Les attitudes discriminatoires sont parfois profondément enracinées dans les sociétés, qui finissent par se répartir en strates immuables. Pour remédier à la discrimination, on a parfois proposé d’accorder un traitement préférentiel à ceux qui étaient victimes de ces discriminations, ou de faire une discrimination inversée. De telles mesures peuvent concerner l’ensemble d’un groupe ou ne viser que ceux qui ont été directement victimes de discrimination ; et elles trouvent leur justification dans une perspective d’utilité ou d’harmonie sociale et dans la promotion d’une meilleure égalité des chances. Mais la question qui se pose alors est celle de la délimitation de telles mesures, qui peut au final passer pour une autre forme de discrimination tout aussi injuste pour ceux n’en faisant pas partie. Cet incentive à Bordeaux donnait sérieusement à réfléchir sur la question, mais il semble, en tout état de cause, ne pas y avoir de réponse miracle à ce problème. – Suivez le lien pour plus d’infos.

11899616_853214798119196_1493360480_n